Phnom Penh: capitale du Cambodge
Nous sommes arrivés à Phnom Penh mardi en fin d’après-midi. Une fois les formalités administratives passées, nous prenons un taxi en direction de notre hôtel. La course est fixe, 9 dollars. Notre hébergement est sympathique, la chambre assez spacieuse. Nous posons nos affaires puis nous rejoignons un très bon ami de l’école, Thibault, avec qui on a fait le GR20 l’année dernière. On se retrouve donc à 10 000 km de la France, au Cambodge! Thibault fait de la prospection de matériel médical, pour son association humanitaire. Notre point de rendez-vous est le Wat Phnom, une des plus anciennes pagodes bouddhistes de la ville.
Un nombre impressionnant de singes y ont élu domicile. Nous fêtons les retrouvailles dans un restaurant situé au bord du Mékong. Nous poursuivons les festivités dans un bar, un peu particulier… Nous entrons dans le « Candy », et nous nous heurtons à un mur de femelles asiatiques! Une trentaine de go-go girls, loin d’être pudiques, nous accueillent chaleureusement! Nous dénichons une table, à proximité du bar, ce qui nous offre une vue d’ensemble sur le dancefloor et sur les occidentaux badinant avec les cambodgiennes délurées… Nous commandons des bières et une hôtesse s’assoit à nos côtés. Elle s’appelle Thierry… C’est un lady-boy! Elle, ou il, est très grand(e), des jambes longues et fines, un corps féminin, malgré son visage aux traits carrés. Elle (il) nous tient compagnie, nous propose de jouer à des jeux: une colonne composée de petits morceaux de bois, qu’il faut déplacer, le but étant de ne pas faire s’écrouler l’édifice. Notre lady-boy tente une approche sur l’ami de Thibault, Nicolas, qui fait aussi parti de l’association humanitaire. Difficile de garder son sérieux dans cette situation! Nous quittons cet endroit de débauche pour les occidentaux en mal de chair fraîche...
Une bonne nuit de sommeil nous attend après cette première après-midi sympathique!
Mercredi, grasse matinée, nous partons à la découverte de la capitale du Cambodge. Il fait chaud et le soleil est brûlant. Nous sortons sous cette chaleur de plomb en direction du Central Market.
Cet imposant édifice art déco, de couleur jaune, construit dans les années 1930 par un architecte français, est l’un des symboles de Phnom Penh. On y trouve de tout, des bijoux aux vêtements, en passant par des objets électroniques. Nous poursuivons notre balade en direction du Palais Royal. Il fut la résidence de la monarchie cambodgienne depuis 1866. S’étendant sur une surface de 16 hectares, le palais offre une succession de grands jardins, où sont construits différents palais et pagodes. Une des plus remarquables est la pagode d’argent, où nous contemplons les 5329 carreaux d’argent de 1,125 kg chacun. Les 1600 pièces du Palais Royal proposent des objets de culte, des bouddhas en or, des statues avec des incrustations de diamants, de rubis. Parmi les pièces les plus belles, un petit Bouddha d’émeraude fait face à un Bouddha en or de 90 kg, incrusté de 9584 diamants.
Le Palais Royal est un très beau monument, où il fait bon se promener dans les jardins très bien taillés. Retour à l’hôtel en milieu d’après-midi, où nous nous reposons, en lisant nos bouquins. Nous retrouvons Thibault et Nicolas pour le dîner. Notre choix se porte sur un restaurant bénéficiant d’une terrasse en hauteur. Après un repas assez bon, nous savourons quelques bières, en dominant la rue jalonnée de restaurants. Retour tardif à l’hôtel, où le lit nous invite à rejoindre les bras de Morphée!
Jeudi matin, nous partons découvrir un endroit horrible, le centre de torture, de détention et d’exécution de Tuol Sleng, plus connu sous le nom de S-21.
Cet ancien lycée a été transformé par les Khmers rouges, qui enfermaient tous les opposants au régime, sur n’importe quel motif. Le simple fait de porter des lunettes était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc « à exterminer ». Les salles de classe ont été transformées en salles de détention et de torture. Nous pouvons observer encore les stigmates des horreurs perpétrées dans ce lieu: les lits en métal où étaient torturés les hommes, femmes et enfants, les barres de fer qui servaient à leur tenir les pieds, les taches de sang incrustées dans le carrelage… On estime entre 16 000 et 20 000 le nombre de prisonniers de S-21, personne ne s’est échappé. A la libération du camp, il n’y avait que 7 survivants. Kang Kech Eav, alias Douch, a été le chef de la prison entre 1975 et 1979. Son procès s’est ouvert en Juillet dernier, il a été condamné à 30 ans de réclusion pour crime contre l’humanité. Le parquet a décidé de faire appel, jugeant la peine insuffisante. D’autres anciens dirigeants Khmers rouges attendent d’être jugés. Nous ressortons de ce lieu, atterrés, et nous comprenons l’ampleur du traumatisme subi par le peuple cambodgien. La dictature des Khmers rouges a fait périr près de 2 millions de cambodgiens, soit 21% de la population de l’époque.
Nous rentrons à l’hôtel et essayons de nous changer les idées. Nous retrouvons Thibault et Nicolas un peu avant 18h, pour un cours de méditation! Un Monk de leur association, parlant très bien français, leur a proposé d’assister à un cours de méditation. Nous avons tout de suite accepté la proposition de nos deux amis! Nous retrouvons donc le Monk, et nous commençons le cours avec la position des jambes à adopter. Nous faisons le vide et prions. Le cours aura duré une heure. Ce fut fort sympathique!
Nous reprenons nos esprits en engloutissant un plat typiquement américain, un cheeseburger et des frites! Nous finissons la soirée assez tôt, car le lendemain, nous prenons le car à 8h45, direction Siem Reap. Nous retrouverons nos deux acolytes dans cette ville connue pour abriter les Temples d'Angkor.
Vendredi, départ initialement prévu à 8h45, mais finalement à 9h45. 6h de route plus tard, nous arrivons à destination! Siem Reap et les Temples d’Angkor nous attendent!
A bientôt pour le récit de nos aventures à Siem Reap!
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